Politiques commerciales agricoles
La croissance des échanges doit être appréciée à l’aune de sa contribution au développement et à la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Or la libéralisation des échanges de produits agricoles promue par les organismes multilatéraux, les Etats-Unis et l’Union européenne a surtout favorisé la montée en puissance des inégalités et bénéficié aux pays et aux acteurs économiques les plus puissants.
Une des conséquences aujourd’hui est d’avoir mis en concurrence des exploitations agricoles de dimensions et de niveaux de productivité très différents. De plus, les exploitations agricoles des pays riches bénéficient de subventions qui permettent à ces pays d’exporter à un moindre prix. Ces pratiques de dumping affectent les exploitations familiales des pays du Sud qui se voient concurrencées par des importations de produits agricoles et alimentaires à bas prix.
Face à cela la C2A défend le principe de souveraineté alimentaire, qui se définit comme le droit pour un pays de définir sa propre politique agricole et alimentaire, y compris au moyen de mesures de protection et de régulation des marchés.
Pour aller plus loin...
- Les Accords de partenariat économique UE - pays ACP
Depuis les années 2000 l’Union européenne négocie avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) des Accords de Partenariat Economique (APE) en substitution aux anciens accords de Lomé et de Cotonou. Dans ce cadre, les pays du Sud concernés seraient amenés à ouvrir leurs marchés à la plupart des produits en provenance de l’Union européenne.
- Accords de Partenariat Economique en Afrique de l'Ouest
- Une PAC solidaire avec le Sud
La PAC 2014-2020 ne comporte quasiment plus de mécanismes de régulation de la production européenne. L’agriculture européenne risque donc d’être confrontée à des situations de surproduction plus fréquentes. L’UE pourrait alors succomber à la tentation de réactiver les restitutions, pour écouler ses excédents sur le marché mondial.
- Régularisation des marchés et volatilité des prix
Ces dernières années on observe une volatilité importante des cours mondiaux des céréales, avec notamment les flambées des prix de 2008 qui ont provoqué des émeutes importantes dans certaines villes des pays du Sud. Face à la volatilité des prix il importe de favoriser la mise en place de mécanismes de régulation des marchés au niveau régional et mondial.
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