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>Genre & Climat>Intégration du genre dans les pratiques de l’AFD

Intégration du genre – Facilité 2050

Évaluation1/3

La Facilité climat 2050 est un outil de subvention de l’AFD qui vise à accompagner une trentaine de pays parmi les plus vulnérables ou les plus émissifs des pays en développement. À travers des actions de coopération technique et de renforcement de capacités, les appuis réalisés dans le cadre de la Facilité 2050 s’inscrivent dans 2 axes d’intervention :

  • Axe 1 Soutenir l’élaboration de stratégies et politiques publiques de développement bas carbone et résilientes de long terme – Appui méthodologique aux modélisations de trajectoires d’émissions de GES, analyse des impacts socio-économiques des changements climatiques, étude de trajectoires de transitions sectorielles et des risques de la transition bas carbone, accompagner la conception de systèmes de tarification carbone et d’échanges de quotas d’émission, appui aux exercices de révision des CDN en cohérence avec les visions de long terme. 
  • Axe 2 Accompagner la gouvernance de la planification bas carbone et résiliente de long – terme – Gestion des données sur le climat au sein des pays (MNV, soit la mesure, la notification et la vérification), modalités d’intégration et de planification des transitions bas carbone et résilientes dans les stratégies de développement nationales, intégration des problématiques Climat au sein d’institutions financières locales, renforcement de capacités de suivi et d’évaluation des politiques Climat.

Les thématiques traitées par la Facilité ont des liens potentiels avec l’intégration du genre, notamment au niveau de l’analyse des impacts sociaux-économiques des changements climatiques, du renforcement des capacités ou de la gestion des données.

La Facilité 2050 a pu intégrer une dimension Genre de manière différenciée, en fonction des difficultés rencontrées, sans toutefois afficher une ambition spécifique. Le marqueur Genre retenu (0, pas de prise en compte du genre) n’inclut pas une intégration du Genre dans le cadre de cette Facilité. L’ambition d’intégration des enjeux Genre est donc très faible voir aveugle au genre, en dépit des liens thématiques potentiels (l’analyse des impacts sociaux-économiques des changements climatiques, du renforcement des capacités ou de la gestion des données).

Au cours de la mise en œuvre de la Facilité, il a été noté des opportunités différenciées entre les deux volets.

Sur le volet 1, l’AFD précise que l’objet des analyses (modélisation macroscopique, risques financiers liés à la transition de bassins miniers) et le manque de données n’ont pas permis une prise en compte optimale du genre.

Sur le volet 2, l’AFD indique que la co-construction de stratégies de long terme permet une intégration plus facilitée du genre, au niveau du renforcement des capacités, de la participation aux temps de concertation et de l’étude transversale de ce sujet (sans ingérence sur le résultat). Ce sera a priori le cas au Burkina Faso et en Ethiopie. Un projet en Colombie a recruté une assistance technique dédiée pour intégrer le genre dans la stratégie de long terme. En dépit du marqueur retenu 0, une recherche de l’intégration du genre, lorsque cela était possible, a été menée.

Les enjeux mis en avant par l’AFD sont :

  • Le manque de données : si la Facilité n’a pas prévu un appui spécifique (qui aurait pu être pertinent), l’AFD mène un projet au côté d’ONU Femmes “Making Every Woman and Girl Count”
  • L’intégration du genre dans les analyses d’impacts pourrait être renforcée, en particulier sur des analyses micro. L’AFD reconnaît que c’est un enjeu à renforcer, malgré les difficultés potentielles de dialogues avec les contreparties.

Au niveau des deux enjeux principaux identifiés, l’absence de données sexo-spécifiques à l’échelle des pays, aurait pu être soulevée au moment de l’instruction du projet afin de prévoir une composante spécifique, dans le cadre notamment de l’accompagnement de systèmes MRV nationaux ou un lien renforcé avec les projets dédiés en cours.

Au niveau du dialogue avec les contreparties, une stratégie de dialogue multipartite avec d’autres acteurs (ONU Femmes, UNFPA, OSC locales…) ou des outils de sensibilisation dédiés pourraient contribuer à renforcer l’intégration effective de cette dimension lors de l’élaboration de politiques publiques. En effet, l’approche peut et doit s’adapter à chaque contexte mais l’inaction ne doit pas être tolérée : si les contreparties ne sont pas convaincues par l’intérêt de la démarche d’intégration du genre, les OSC féministes actives et les expertises Genre doivent être mobilisées. Le cadre législatif, les engagements pris par les pays au niveau national (plans/stratégies nationaux Genre), régional et international constituent des leviers favorables qu’il faut rappeler.

Les lignes budgétaires dédiées ainsi que des personnes référentes Genre compétentes au sein des équipes d’appui constituent des facteurs mobilisant pour faire avancer l’intégration du genre dans les pratiques. 

La valorisation des initiatives d’intégration de la dimension Genre telle qu’en Colombie en explicitant les démarches suivies et initier des réflexions collectives sur le sujet pourrait contribuer à mobiliser les parties prenantes autour de la problématique.