Étude Argent ASI sur les modèles socio-économiques des ONG françaises de solidarité internationale – période 2016 – 2020
Coordination SUD a lancé en mars 2021 la nouvelle édition de l’étude « Argent ASI sur les modèles socio-économiques des ONG françaises de solidarité internationale », en collaboration avec le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères et l’Agence Française de Développement, qui la financent. Cette étude est aussi menée en lien avec OngLAB, la mission de Coordination SUD dédiée au décryptage des évolutions en cours dans le secteur de la solidarité internationale. Les résultats seront publiés en mars 2022.
Elle s’adresse aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) françaises de solidarité internationale.
Le cabinet Ellyx a été mobilisé par Coordination SUD pour appuyer la récolte et l’analyse de données sur cette nouvelle édition.
Tout savoir sur l’étude en 4 minutes !
Les objectifs de cette nouvelle édition
La finalité de nouvelle édition et sa publication est de contribuer à une meilleure connaissance du paysage, en constante évolution, des ONG de solidarité internationale installées en France, en particulier de leurs modèles socio-économiques.
Objectif 1 : Analyser les modèles socio-économiques des ONG françaises de solidarité internationale
ll s’agira ainsi de :
- Mesurer le poids du secteur à travers l’analyse de l’évolution des ressources et des dépenses dans leurs dimensions tant financières qu’humaines, des ONG françaises de solidarité internationale ;
- Apprécier cette évolution au regard des contextes particuliers vécus par les ONG sur cette période, notamment celui lié à la crise sanitaire (cf. objectif 2) ;
- Éclairer, les évolutions possibles des modèles économiques des ONG pour la prochaine période (2021 – 2025).
Pour cela, l’analyse des ressources et dépenses s’appuiera sur plusieurs critères, qui servent de base, dans les différentes versions de l’étude, aux analyses statistiques. La continuité des critères d’analyse entre les différentes versions de l’étude permettra ainsi d’ancrer les analyses sur une temporalité importante.
Objectif 2 : analyser les premiers impacts de la crise de la COVID-19 sur les emplois et ressources des ONG françaises
Au regard de la situation sanitaire actuelle, cette nouvelle édition de l’étude cherchera à aborder les premières répercussions de la crise COVID-19 sur la situation financière des ONG françaises. Coordination SUD propose pour cela de dresser un comparatif des dépenses et des ressources entre la période avant la crise du confinement et après, soit le poids du secteur dans ses grandes masses jusqu’en décembre 2019 et son poids à partir de 2020, en s’appuyant notamment sur les projections budgétaires des ONG pour 2021.
Cette analyse s’appuiera sur les données quantitatives collectées lors de l’analyse financière des modèles socio-économiques des ONG, complétées d’analyses qualitatives sur la dimension sociale des modèles, selon des angles spécifiques liés à l’impact de la crise de la COVID-19. L’enjeu est de comprendre les difficultés financières rencontrées par les ONG pesant sur leurs modèles socio-économiques.
Enfin, cette version de l’étude essayera d’identifier d’éventuelles pratiques remarquables, mises en place par les ONG, leur ayant permis de dépasser ces mêmes difficultés et contraintes liées à la crise sanitaire. Cette identification pourra venir alimenter le travail prospectif qui sera mené au-delà de l’étude.
Objectif 3 : analyser l’évolution des modèles socio-économiques des ONG selon plusieurs angles thématiques
Par ailleurs, au-delà de l’impact de la crise sanitaire sur les ONG, d’autres angles thématiques pourront être retenus et étudiés dans la cadre de cette édition. A titre d’exemple, l’étude 2012 – 2016 avait intégré une dimension « perspectives à 5 ans », afin d’inscrire l’étude dans une dimension prospective. A ce stade, il est envisagé trois angles spécifiques d’analyses :
- Analyse comparée des modèles des ONG françaises avec ceux d’ONG liées à un ou deux autres pays européens ;
- Focus sur certaines dimensions des modèles socio-économiques des ONG, comme le bénévolat ou d’autres types de richesses humaines (consultances, équipes salariées ou encore volontariat) ;
- Financements innovants : modes de collecte novateurs (arrondi solidaire, produits de partage), contrats à impact social, titres associatifs, etc.
Pour garantir la qualité des conclusions de la nouvelle édition 2016 – 2020, Coordination SUD et ses partenaires comptent sur la participation précieuse et essentielle des ONG, toutes catégories confondues. Si les données brutes recueillies dans le cadre de cette enquête resteront strictement confidentielles, leur format consolidé et le résultat de l’étude vous seront communiqués sous la forme d’une publication, par ailleurs restituée publiquement. Les ONG participant à l’enquête seront présentées à la fin du rapport selon la typologie et la tranche budgétaire à laquelle elles appartiennent.
Les méthodes d’enquête utilisées
L’étude 2016 – 2020, comprendra deux parties : une partie quantitative et une partie qualitative. Dans sa dimension quantitative, l’étude sera menée dans la continuité des sondages précédents à partir d’un tableau de collecte de données que votre organisation remplira. L’outil financier a été allégé et simplifié au maximum pour faciliter la contribution de tous les types ONG.
Les résultats de la précédente étude
Afin de vous permettre de saisir l’importance de cette étude, rappelons les tendances mises en valeur à partir de la dernière étude (2012 – 2016).
En 2016, la solidarité internationale en France au niveau associatif pèse a minima 1,7 milliards d’euro, contre 1,2 milliards en 2012. Le secteur connaît ainsi une forte croissance (+38%), marquée tout particulièrement par un pic en 2015 de ses ressources financières, +16% en comparaison à 2014. L’accumulation des différentes crises (guerre civile en Syrie et son impact dans la région, début de la guerre au Yemen, l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le tremblement de terre au Népal) semble expliquer la croissance des activités et donc des ressources cette année-là.
Les ASI françaises témoignaient d’une certaine vitalité. Elles exerçaient des missions plurielles, bien que se déclarant principalement actrices de développement et se regroupaient de manière homogène dans une diversité de taille.
En 2016, si les ressources privées financent toujours majoritairement le secteur et continuent de croître (+20%), les financements publics en passant de 493 à 807 millions d’euros, (+64%) ont fortement contribué à le faire grandir. Bien que les fonds en provenance des entreprises et fondations accusent une baisse de 13 %. Si les volumes restent modestes, ce constat marque un tournant par rapport à l’étude précédente où les entreprises avaient doublé leur financement auprès des ONG entre 2009 et 2011.
La croissance du secteur était également soutenue par les financements internationaux, publics comme privés. Leur volume augmente de 61 % sur la période, lorsque les fonds nationaux s’élèvent à 21%. Ainsi les ressources sont majoritairement publiques à l’échelle internationale et majoritairement privées à l’échelle française.
Accompagnant la hausse de son activité, en 2016, le secteur accroît ses dépenses sur la période, dans une proportion égale. Celles-ci s’élèvent à 1,7 milliards d’euros tandis que la part dédiée aux missions sociales demeure stable, (83% en 2012 et 85 % en 2016). L’ensemble des ressources financières permet ainsi de développer l’activité des ONG en France et à l’étranger ou de couvrir les frais de fonctionnement et de recherche fonds.
Les ONG du panel intervenaient sur la période précédente principalement dans les zones prioritaires de la politique de l’aide publique au développement de la France. L’Afrique subsaharienne et l’Océan Indien en étaient les principaux bénéficiaires, avec une croissance des montants affectés de 32%. Pour autant, la période se caractérisait par une hausse spectaculaire des dépenses en faveur du Proche et Moyen-Orient.
Enfin en 2016, la solidarité internationale au niveau associatif employait 51 240 personnes en équivalent temps plein. Les ressources humaines (salariés, volontaires, bénévoles et autres, en France et à l’étranger) s’accroissaient également fortement (+17% pour les 133 ONG du panel). Secteur hautement salarié à 71 %, son dynamisme reposait principalement, et à 59 %, sur les salariés locaux ; tandis que les bénévoles constituaient le second pilier de cette richesse humaine (26%)
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