Trois questions à Rachel Vetterhoeffer, coordinatrice de l’étude Argent & associations de solidarité internationale 2012-2016
L’étude Argent & Associations de solidarité internationale 2012-2016 a été menée par Coordination SUD, en collaboration avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et l’Agence française de développement (AFD). Son objet vise à mesurer le poids du secteur au travers de l’analyse de l’évolution des ressources et des dépenses des associations de solidarité internationale (ASI) françaises. Cette nouvelle édition porte sur un panel de 133 ASI répondantes.
Quelles sont les tendances observées par l’étude ?
La nouvelle édition porte sur un panel de 133 associations de solidarité internationale (ASI) françaises. Le secteur est en pleine croissance (38 %). En 2016, il pèse désormais 1,7 milliard d’euros (contre 1,2 milliard en 2012). Les ONG diversifient de plus en plus leurs ressources avec 48 % de fonds publics en 2016 (contre 41 % en 2012) pour 52 % de fonds privés. Bien que majoritaires, les ressources privées augmentent à un rythme moins important que les ressources publiques (20 % contre 64 %), essentiellement portées par les fonds internationaux. En outre, on note un recul des fonds en provenance des entreprises et des fondations d’entreprises. Une tendance qui s’inverse par rapport à l’étude précédente.
Au-delà des ressources, comment évolue le secteur ?
Les ASI continuent d’intervenir principalement en Afrique subsaharienne et dans l’océan Indien, deux zones prioritaires de la politique française. La période est marquée par une hausse spectaculaire des dépenses en faveur du Proche et du Moyen- Orient. L’étude met en lumière une dynamique humaine puisque le secteur mobilise 51240 personnes (en ETP) en 2016 et démontre la richesse de l’écosystème des ASI françaises de par leurs tailles, leurs métiers ou leur rayonnement géographique.
Que dire de la tendance à l’internationalisation des financements ?
En 2016, les fonds d’origine étrangère, publics comme privés, pèsent désormais tout autant dans les budgets des ASI que les fonds français. Ceci est particulièrement vrai pour les plus grandes associations, expertes dans les domaines de l’urgence et de la réhabilitation et dans une moindre mesure du développement. L’accès aux financements des associations de plus petite taille deviendra crucial pour sauvegarder et nourrir la diversité du secteur. Ces différentes tendances seront observées dans les études bisannuelles pour favoriser un accompagnement « sur mesure » des ASI françaises. Découvrez le rapport complet.
Cette interview a été publiée dans le dernier numéro des Nouvelles de SUD.