Définition d’un système de suivi & Evaluation et définition d’une méthodologie d’auto évaluation pour un programme dans la région des Grands Lacs

Le/la consultant.e aura pour mission d’accompagner les acteurs du programme triennal « de lutte contre les VBG et promotion de l’égalité de genres dans la région des Grands Lacs » ( Burundi, RDC et Rwanda) dans le renforcement des capacités en matière de suivi et évaluation via une méthodologie participative.

DESCRIPTION DU PROGRAMME

  • Le contexte

La région des Grands Lacs, à la croisée de la République Démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et du Burundi, connaît depuis plus de 30 ans des épisodes de conflits armés violents entraînant de lourdes conséquences sur le quotidien des populations. Ces conflits sont notamment alimentés par la présence de nombreux groupes armés qui sévissent et entretiennent une insécurité générale dans la région.

Les épisodes conflictuels à répétition ont profondément marqué la région et ses populations et génèrent un système de violence généralisée voire institutionnalisée au quotidien, dont les femmes sont les premières victimes. Dans le contexte du conflit, le viol a ainsi largement été adopté comme puissante tactique et arme de guerre. Cette violence se retrouve à la fois au sein des cercles publics, privés et familiaux. Elle est facilitée par le modèle familial patriarcal prédominant au niveau de la région. Un mari a le droit et le devoir de diriger son ménage et ses revenus comme il le souhaite.  Dans ce contexte, les trois Etats ont fait évoluer leur cadre légal au cours des dernières décennies afin de promouvoir les droits des femmes et l’équité des sexes au sein de leur société. Toutefois, si ces efforts sont louables, les inégalités de genre restent flagrantes comme en témoignent les valeurs de l’indice d’inégalité de genre (IIG) pour les trois pays.

Depuis plus de 10 ans, le Secours Catholique accompagne ses partenaires de terrain dans la région des Grands Lacs sur la thématique du genre dans les milieux domestique et professionnel. Cette mutualisation des moyens techniques et financiers, devra permettre de mettre en œuvre une réponse multisectorielle à grande échelle dans les 3 pays (Burundi : provinces de Cibitoke et de Ngozi, RDC : provinces de Goma et Bukavu, Rwanda : anciennes provinces de Gikongoro et de Cyangugu).

  • Phases précédentes

Les actions menées dans les 3 pays du programme ont été pensées dans une dynamique régionale mis en œuvre par 6 partenaires de terrain, réparties dans 3 pays. Tous travaillent depuis plusieurs années sur la thématique des violences de genre. Ces acteurs sont tous membres du réseau Justice et Paix reconnu sur les thématiques de justice, de réconciliation et de promotion de la cohésion sociale. Ils bénéficient d’une présence à tous les niveaux : national via les Commissions Épiscopales Justice et Paix (CEJP), provincial via les Commissions Diocésaines Justice et Paix (CDJP) et communautaires via les Communautés ecclésiales de base (CEB). Ils sont par ailleurs reconnus des autorités et des communautés locales. En RDC, les actions sont mises en œuvre par la CDJP Bukavu au sud Kivu et par la Caritas Goma au nord Kivu. Les actions de la CDJP de Bukavu auprès des femmes combinent prise en charge holistique (accompagnement médical, psychosocial, juridique et économique), méthodes alternatives de résolution des conflits et appuis aux développements socioéconomiques des femmes. A Goma, la Caritas développe des actions de prévention et lutte contre les violences domestiques, conjugales et professionnelles. Au Rwanda, la dynamique est portée par la CEJP Rwanda et les CDJP de Gikongoro et Cyangugu. La CEJP mène des actions pour la lutte contre les violences domestiques et de genre. Elle accompagne les CDJP dans leurs dynamiques de plaidoyer en lui donnant une portée nationale. La CDJP Cyangugu développe des actions spécifiques sur les VBG à destination des couples en conflit. La CDJP Gikongoro développe des actions de renforcement de capacités des femmes vulnérables pour leur participation à la prise de décision, de prévention et d’éradication des VBG au sein du couple et de la famille. Au Burundi, l’action est portée par la CEJP Burundi qui développe des activités sur la médiation locale au niveau du couple et de la famille, d’accompagnement (juridique, médical et psychologique) de femmes victimes de VBG. Elle appuie également des Comités Locaux de Gouvernance Participative (CLGP) qui sont des espaces de dialogue entre les autorités et la population et permettent de répondre à des problématiques comme les VBG.

  • Le programme

L’impact du « programme triennal de lutte contre les VBG » est de contribuer à la réduction des Violences Basées sur le Genre dans la Région des Grands Lacs à travers un renforcement des communautés dans la prévention et la lutte contre ces violences (objectif global). Le programme vise l’adoption d’attitudes et de normes socioculturelles respectant l’égalité des sexes, le renforcement du pouvoir des femmes et le renforcement de la coordination des acteurs au niveau local, national et régional dans une perspective d’appropriation de la thématique par les autorités. Le programme adopte une approche globale basée sur la promotion et le respect des droits des femmes et des filles et s’inscrit dans une perspective d’institutionnalisation et de durabilité de l’action.

 

Résultat 1 : Les capacités des femmes dans la Région des Grands Lacs sont renforcées pour que les femmes deviennent principales actrices de leur développement

Résultat 2 : Les comportements des hommes dans la Région des Grands Lacs au regard des femmes ont changé.

Résultat 3 : Les autorités à tous les niveaux sont impliquées dans la prévention et la lutte contre les VBG dans la Région des Grands Lacs

Résultat 4 : La société civile est renforcée dans la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre

Le programme met l’accent sur le renforcement de la société civile à travers le développement de partenariats de terrain locaux, sur l’approche « Do No Harm » associant hommes et femmes afin que la sensibilisation au genre soit considérée comme une force, le développement d’outils innovants pour augmenter l’impact des formations et des sensibilisations et de dynamiques de plaidoyer nationales et internationales pour dépasser le cadre individuel de la problématique au profit d’une dimension sociétale et politique. L’ensemble des actions menées agissent en faveur de l’émancipation féminine (empowerment) afin de donner les capacités aux femmes de porter leurs revendications auprès des décideurs. Ceci passe notamment par une représentation sociale, politique et publique dans les organes de gestion de la vie collective et donc par un renforcement de la participation politique active et inclusive des femmes.

Ce programme s’inscrit dans une dynamique de travail en réseau d’acteurs locaux, nationaux comme internationaux. Dans ce cadre, chaque acteur du projet renforcera des partenariats existants ou en créera de nouveaux avec des acteurs de son cercle d’influence. Les partenaires de terrain travaillent avec des radios communautaires, des associations locales de santé, d’accueil de victimes, de formation, d’accompagnement juridique ou de renforcement socioéconomique.

  •  Groupes cibles

Le programme entend soutenir des femmes victimes de VBG référencées au niveau des centres d’écoute et d’accueil, des couples en conflit, des femmes leaders, des hommes modèles et des jeunes filles et garçons impliqués dans des groupes ou associations au sein de leurs communautés ou écoles. Les radios locales et leur personnel, tout comme le personnel des partenaires du projet seront eux aussi bénéficiaires de l’action. De même, les autorités locales et provinciales, des leaders communautaires et décideurs politiques locaux, nationaux et internationaux (y compris européens) seront formés au cours des trois années de projet. Les acteurs des sociétés civiles locales seront par ailleurs renforcés sur le genre. Dans le cadre des activités de sensibilisation et de formations, les hommes et les femmes des communautés des zones d’intervention du projet seront touchées dans les trois pays. La zone d’intervention identifiées englobe près de 15 millions d’habitants (12 millions en RDC, 1,2 millions au Rwanda et 1,5 millions au Burundi) qui représentent des cibles indirectes du projet

Bénéficiaires direct·es :

25.000 femmes et filles dans la Région des Grands Lacs

18.000 hommes et garçons dans la Région des Grands Lacs

250 Organisations de la société civile dans la Région des Grands Lacs

900 autorités étatiques, communautaires et religieuses dans la Région des Grands Lacs

Bénéficiaires indirect·es :

Environ 200.000 personnes des communautés dans la zone d’intervention bénéficieront de manière indirecte du programme.

 

 CONTENU DE LA MISSION

Le/la consultant.e aura pour principale mission de renforcer les acteurs sur le suivi-évaluation du programme. Dans ce cadre, trois principaux résultats sont attendus:

  • Construction d’un dispositif de suivi-évaluation axé sur les indicateurs de résultats et adapté aux besoins du programme et aux possibilités des partenaires du programme
  • Renforcement des partenaires du programme sur le reporting axé impact
  • Définition d’une méthodologie d’auto-évaluation du programme

Pour atteindre ces trois résultats, le/la consultant.e animera un atelier de renforcement des capacités avec l’ensemble des parties prenantes du programme axé sur l’approche orientée changement. Il/elle vise le renforcement des acteurs sur la compréhension des indicateurs d’objectifs et de résultats du programme et la culture de l’impact dans le reporting des activités mises en œuvre.

De plus,Il/elle définit  une méthodologie permettant aux acteurs de réaliser une auto-évaluation à la fin de l’année 2024 et s’assurera de l’appropriation de cette dernière par les acteurs clés.

Cet atelier se fera sur plusieurs jours (4 à 6 jours) dans un des trois pays du programme (Burundi, RDC, Rwanda) à déterminer par après. Deux personnes par organisation partenaire participeront à cet atelier (chargé des programmes et responsable suivi évaluation) ainsi que la coordinatrice Régionale du programme et d’autres personnes éventuelles du SCCF. Cet atelier sera basé sur une méthodologie participative et devra permettre d’aboutir à un dispositif de suivi et évaluation déclinable à tous les niveaux du programme: local, national, régional.

 

 ORGANISATION DE LA MISSION

1. Méthodologie

Le/la consultant.e devra proposer une méthodologie participative associant l’ensemble des parties prenantes et permettant de répondre aux objectifs principaux de la mission en tenant compte du calendrier de la mission.

Afin de disposer d’une connaissance précise et détaillée de la mission attendue, de la méthodologie choisie, de son évolution et du son contexte, il/elle devra :

  • Prendre connaissance de toutes les informations et tous les documents relatifs au programme de manière à s’imprégner de la logique d’intervention au cours des mois et années passées. L’ensemble des productions et documents du programme lui seront fournis au démarrage de la consultance ;
  • Conduire des entretiens avec les acteurs du programme afin d’avoir une vision plus spécifique de leur méthodologie d’intervention, de leur spécificité et de leur compétence en matière de suivi et évaluation et reporting;
  • Organiser l’agenda de l’atelier de travail des partenaires ;

Le/la consultant.e portera une attention particulière sur la co-construction de l’ensemble des livrables attendus et sur leur appropriation par l’ensemble des parties prenantes du programme.

2. Compétences requises

  • Forte expérience en matière de dispositif de suivi-évaluation (DSE) et notamment d’élaboration d’outils de DSE
  • Compétence forte en matière d’animation participative d’atelier de renforcement de capacité
  • Connaissance du contexte de l’Afrique des Grands Lacs (Burundi, Est de la RDC et Rwanda), et plus précisément des problématiques de genre sur la zone (méta, macro, méso et micro) ;
  • Une bonne connaissance du monde associatif et des Organisations de la Société Civile de la zone d’action serait un plus.

2- Durée et calendrier de la mission

La prestation totale pour la réalisation de cette mission est estimée à 25 jours dont 5 à 10 jours sur le terrain.

La prestation débutera après signature du contrat entre le/la consultant.e et le SCCF.

La mission est prévue pour se dérouler au mois de mars 2024.

 

3 Février Date limite de propositions complètes
12 février Sélection finale
15-17 février Contractualisation et envoi de la documentation existante
24-26 Février Réunion de cadrage en visio conférence entre kigali et le consultant
28 février – 20 mars Consultations des parties prenantes, prise de connaissance des documents existants, planification de l’atelier et méthodologie d’animation participative
18 – 29 mars Atelier de renforcement dans les Grands Lacs
Fin avril Rendu des livrables

LIVRABLES

  • Un rétro planning complet
  • Un programme d’atelier de renforcement sur le DSE et le reporting basé sur une approche participative
  • Un outil de DSE basé sur les indicateurs du programme co-construit et approprié par les acteurs
  • Une méthodologie d’autoévaluation à mi-parcours appropriée par les acteurs

CONTENU ET PRÉSENTATION DE L’OFFRE

Seuls les consultants dument enregistrés ou le sociétés de conseil peuvent répondre

L’offre technique et financière comportera obligatoirement :

  • Le CV du/de la consultant.e ;
  • Une description de la compréhension de la mission ;
  • Une proposition méthodologique et un chronogramme détaillé d’exécution de la mission ;
  • L’offre financière, libellée en euros hors taxe et TTC, comprendra d’une part les honoraires du/de la consultant et d’autres part les frais de mission (billets d’avion en classe économique, visa, transport local, hôtel, repas…) calculés sur la base de frais réels.
  • Plusieurs références similaires dont 3 consultables

L’offre technique et financière doit être adressée par mail simultanément à :

helene.henry@secours-catholique.org

dept.personnelappuiexterne@secours-catholique.org

 

La date limite de l’offre est fixée au 3 février 2024, au plus tard à 19h00 TU

 

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