Le rapport annuel 2015 de Coordination SUD vient de paraître. Il rend compte des activités et du bilan financier de la plateforme l’an passé. Il a été diffusé aux membres du collectif  lors de l’Assemblée générale du 23 juin 2016.

L’année 2015 aura été celle des extrêmes. Jamais depuis 1945, le nombre de réfugiés et de déplacés n’aura été aussi grand ! Jamais depuis la fin de la Guerre froide, le monde n’aura vu resurgir autant de murs et de barbelés aux frontières. Extrêmes également du côté du climat, l’année 2015 a battu le record de chaleur lui-même déjà battu en 2014 ! Enfin, année d’attentats terroristes en recrudescence et qui ont endeuillé tant de pays comme le nôtre. 2015 aura été une année de plus pour la guerre civile syrienne ; une année encore et combien de morts ou d’exilés qui s’ajoutent ? Crise syro-irakienne prise dans les filets d’une géopolitique éclatée, et soulignant en creux la terrible paralysie des Nations unies.  (…)  La Libye, le Sud Soudan, le Nigéria, le Sahel, le Yémen s’il ne faut citer que ceux-là, dénotent tout autant de l’extension de zones de crises devenues durables, faisant de l’état de guerre une sorte d’état naturel pour des millions de femmes et d’hommes.

 Alors est-il encore permis d’espérer ? Ce monde en crise est aussi un monde en transitions. Les objectifs du développement durable à 2030 et l’Accord de Paris sur le climat sont, malgré les faiblesses et insuffisances des textes, des manifestations d’une prise de conscience qui s’amplifie.  (…) L’agenda universel du développement durable avec ses contradictions dit deux choses : la nécessaire convergence de tous vers des logiques de soutenabilité, et l’indispensable mise en cohérence des politiques publiques avec cet impératif. 2015 a connu une concentration unique de sommets mondiaux touchant aux problématiques du développement et du climat. L’agenda des objectifs de développement durable a sa part d’utopie et ses complexités pratiques. L’Accord de Paris sur le climat est tout aussi historique qu’insuffisant. Il s’agira de ne pas baisser la garde. Et notamment sur les suites d’Addis-Abeba.

Coordination SUD restera au cœur de tous ces combats, forte de ses membres et de ses partenaires en France comme dans le monde.  (…) Dans ce contexte fait d’actualités tragiques et d’avenirs incertains, Coordination SUD a lancé une prospective pour sonder, mettre en discussion l’avenir, et mieux s’y préparer. Elle a poursuivi ses actions de renforcement au bénéfice des ONG et son plaidoyer pour la reconnaissance et le financement de ses dernières. Elle a nourri de son action les débats des grands sommets de l’année et les priorités de la politique française de solidarité internationale. Convaincue que la société civile organisée constitue une des clés majeures d’une plus grande résilience du monde, et par conséquent de sa stabilité, elle poursuivra sans relâche son combat pour que les ONG françaises jouent pleinement leur partition dans ce cadre, en responsabilité et avec le soutien indispensable qui leur est dû.

Extraits du rapport moral de Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

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