Ingénieurs sans frontières publie son manifeste « Pour une formation citoyenne des ingénieur·e·s »
Ingénieurs sans frontières France, association de solidarité internationale, vient de publier son manifeste « Pour une formation citoyenne des ingénieur·e·s ». Avec ce texte, Ingénieurs sans frontières se positionne sur la gouvernance et les finalités des formations en ingénierie en France et souhaite promouvoir un débat sur ces thématiques.
Le manifeste pour une formation citoyenne des ingénieur·e·s a été documenté par le projet de recherche-action « Former l’ingénieur citoyen », au sein duquel un travail de thèse sur l’introduction des sciences sociales dans les écoles d’ingénieurs a été couplé à un travail de positionnement de l’association sur ces questions. Ce projet a conduit Ingénieurs sans frontières à remettre en cause la capacité des formations en ingénierie en France à former des professionnel·le·s à même de prendre en compte les enjeux actuels de solidarité internationale, c’est-à-dire à la hauteur de la responsabilité environnementale et sociale que les choix techniques imposent. Le manifeste propose des lignes directrices qui, aux yeux d’Ingénieurs sans frontières, devraient être à la base de tout effort pour penser les formations autrement. Cette offre s’appuierait sur :
- Une plus grande place pour l’enseignement de l’esprit critique, de l’autonomie et de la réflexivité afin de déconstruire une vision neutre et dépolitisée de la technique qui alimente aujourd’hui une croyance des étudiant·e·s dans un progrès technologique universel et unidirectionnel.
- Une réflexion pour créer les conditions d’un exercice collectif de la responsabilité afin d’aller au-delà de la responsabilité individuelle de l’ingénieur·e. À l’air des réflexions sur la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), les formations se doivent de ne pas faire l’impasse sur les défaillances du système actuel conduisant souvent à privilégier des intérêts privés aux dépens des intérêts collectifs.
- Un regard pluraliste sur les modes d’organisation du travail. Les étudiant·e·s en ingénierie doivent être formé·e·s à remplir un rôle social d’animateur·e de l’élaboration démocratique des choix techniques de la société.
- La mise en place d’une construction démocratique des formations en ingénierie. La direction démocratique des formations en ingénierie doit être basée sur une représentation de l’ensemble de la société, se réaliser dans le cadre commun de l’enseignement supérieur, et avoir pour objectif la réalisation de l’intérêt général.
- Un frein à la privatisation des enseignements des écoles et universités publiques, qui pousse à un formatage des savoirs à l’existant industriel et à un manque d’hétérogénéité des savoirs.
Ces propositions sont des axes de travail pour la mise en place de formations à une ingénierie critique et citoyenne au service de tous. Ingénieurs sans frontières s’applique à mettre en débat ces questions au sein des formations via son projet « Former l’ingénieur citoyen », mené actuellement par des étudiant·e·s et soutenu par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.
Ingénieurs sans frontières invite tous les étudiant·e·s, enseignant·e·s, chercheur·e·s, syndicats, associations et citoyen·ne·s intéressé·e·s, à participer à la réflexion et au débat sur ces questions afin de transformer les formations (remplir le formulaire en ligne).
Contact et informations :
Judith Pigneur, présidente d’Ingénieurs sans frontières – 06 86 23 16 42 / Mathieu Dalmais, administrateur – 06 09 83 95 91
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