Appel d’offre : Appui à la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation orienté changement

I.             Contexte du programme

1.      Le contexte mauritanien

Une population majoritairement jeune

La Mauritanie, loin d’avoir achevé sa transition démographique, a vu sa population doublée en 2013. Celle-ci est très jeune, puisque 60% de la population a moins de 25 ans. La part de la population en âge de travailler représente 52,7% dont 61,4% sont âgés de moins de 35 ans et elle est composée majoritairement de femmes (57,5%) (ENESI, 2017). Les statistiques de l’emploi montrent un faible niveau de qualification, particulièrement concernant les femmes : 67.4% d’entre elles en âge de travailler n’ont aucun niveau d’instruction (ENESI, 2017). La jeunesse est confrontée à un taux de chômage très élevé puisque 34,6% des chômeurs sont âgés de moins de 24 ans. Une proportion importante (44,2%) des jeunes entre 14 et 35 ans ne sont ni dans le système éducatif ni dans l’emploi.

En parallèle, l’urbanisation galopante fait que plus de 60% de la population vit dans les villes, dont la moitié à Nouakchott. Le taux de chômage est d’autant plus présent en milieu urbain puisqu’il est de 14,9% contre 7,6% en milieu rural.

Dans ce contexte d’urbanisation croissante, l’affaiblissement et l’évolution des liens sociaux (principalement familiaux et communautaires), conjugués à un chômage exponentiel, ainsi que la faiblesse des politiques publiques à stimuler la participation citoyenne des jeunes, menacent la cohésion sociale. Par ailleurs, les jeunes souffrent des préjugés qui pèsent sur eux et du manque de moyens accordés à leur inclusion sociale et économique, pourtant devenue un impératif de stabilité et de garantie réelle du développement durable du pays. Elle passe par l’exigence d’une attention collective pour protéger une jeunesse vulnérable face aux défis du chômage, du manque de formation professionnelle, de l’insuffisance d’infrastructures socio-éducatives, de la délinquance urbaine, de l’émigration clandestine, la toxicomanie, les trafics, le fanatisme et l’intégrisme religieux. Les jeunes organisés ou non en associations sont tout particulièrement tiraillés entre un désir de modernité et le poids des traditions.

Une société civile en structuration

Par ailleurs, en Mauritanie, les organisations de la société civile (OSC) sont en pleine évolution. Le tissu associatif est diversifié, dense et constitué d’une somme d’organisations dont bien souvent le seul point commun est le statut juridique. Le Haut-Commissariat pour les Droits de l’Homme, l’Action Humanitaire et les Relations avec la Société Civile (CDHAHRSC) estime qu’il existe à ce jour entre 7000 et 8000 organisations en Mauritanie, dans un contexte où les citoyens sont confrontés à la modernité urbaine, à des défis socioculturels et aux enjeux associés à la construction d’un Etat de Droit. D’autre part, l’action politique accentue cette évolution et accompagne cette structuration puisque le gouvernement mauritanien a récemment voté la loi n°2021-004 relative aux associations qui précise le cadre juridique et institutionnel de la société civile et la stratégie de développement et de promotion des OSC, dont CDHAHRSC est maître d’ouvrage et (voir partie 3.5.A).

Face à ces constats, la société civile cherche à se structurer, à affirmer son expression et sa participation au développement des territoires de vie. Depuis 2013, on observe le développement d’un tissu associatif important en milieu urbain, porté en grande partie par la jeunesse. Des organisations de jeunes, ancrées sur le terrain, ont multiplié les interventions sur des thématiques aussi variées que la promotion de la citoyenneté et des droits humains, la santé, l’alimentation, l’entreprenariat, la culture, la lutte contre la radicalisation religieuse. Bien qu’actives sur les enjeux de la jeunesse, les organisations de la société civile peinent à être audibles et à porter un message commun. Et pourtant, une dynamique de dialogue et de construction de partenariats concrets avec les OSC est amorcée par les pouvoirs publics au niveau national. Ces cadres d’échange doivent maintenant être renforcés et pérennisés afin de répondre aux attentes des OSC.

A l’échelle locale, la société civile connaît des dynamiques positives portées par les jeunes, avec un activisme associatif et des jeunes engagés dans des actions bénévoles en faveur de leur communauté sur les questions culturelles et artistiques, de l’entrepreneuriat des technologies de l’information, de l’aide aux plus vulnérables (enfants, femmes, jeunes et personnes handicapées). Ces organisations peu structurées, parfois informelles et peu visibles, jouent un rôle important dans le milieu de la jeunesse. Elles construisent leur légitimité auprès des habitants sur la base de leurs actions concrètes, attestant à la fois d’un réel sens des responsabilités et d’une forte motivation et capacité à défier les difficultés. Cependant, cette dynamique reste embryonnaire et s’intègre rarement dans le dispositif formel de planification (local, régional, national). Les programmes JPA, FAJ’R ont accompagné l’émergence d’une société civile investie en faveur de l’insertion intégrale de la jeunesse.

Par ailleurs, la stratégie nationale en direction de la société civile portée par le CDHAHRSC a appuyé à l’échelle régionale le développement de Plateformes Régionales de la Société Civile (PRSC) organisées en groupe thématiques selon les Objectifs du Développement Durable (ODD) et composées d’OSC issues des territoires.

2.      Genèse du programme

Graines de Citoyenneté emprunte une voie ouverte par des acteurs ayant contribué à la promotion d’un dialogue citoyen fort entre les pouvoir publics, les gouvernements locaux et les sociétés civiles.

En effet, cette première phase s’inscrit dans le sillage des enseignements de précédentes initiatives telles que le Faj’r (SCAC, 2015-2022), dispositif d’appui à la société civile du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) visant à accompagner l’expression et la participation de la jeunesse mauritanienne. Après plusieurs années de mise en œuvre et dans la perspective de clôture de ce  programme , le SCAC a commandité en 2022 une étude de capitalisation auprès du Grdr permettant de relever les bonnes pratiques et les impacts induits du FAJR et ce afin de mieux orienter les activités en faveur de la société civile dans la perspective d’un programme concerté pluri-acteurs (PCPA). Cette étude a également permis d’identifier les zones d’extension de la phase préparatoire Graine de Citoyenneté.

En outre, de 2016 à 2019 le projet Jeunesse et Pouvoir d’Agir (JPA), soutenu par l’Union européenne (UE) porté par un consortium composé du Grdr (chef de file), de l’ONG ECODEV et l’Association des maires et parlementaires du Gorgol (AMPG), a eu pour objectif de renforcer les capacités de structuration, de mise en réseau et de financement des organisations de jeunes et de la Maison familiale et rurale (MFR) de Kaédi. Ce projet a innové en soutenant la structuration d’OSC de jeunes et de leurs initiatives, en concertation avec des collectivités territoriales. En substance, des OSC mauritaniennes ont été accompagnées afin qu’elles puissent œuvrer en faveur de la cohésion sociale au travers de l’éducation à la citoyenneté, de l’insertion professionnelle et de l’emploi.

Fin 2017, le Gret et le Grdr, accompagnés et financés par le SCAC, ont mené une étude d’opportunité pour évaluer l’intérêt des parties prenantes à imaginer ensemble la faisabilité de la mise en place d’un PCPA en Mauritanie sur la base de ces deux programmes. De cette étude est née la phase préparatoire Graines de citoyenneté qui s’est donnée pour objectif de réunir les conditions de mise en œuvre d’un PCPA.

De 2019 à 2022, le projet Graines de Citoyenneté (GDC), porté par le Grdr, est allé plus loin, pour explorer la faisabilité d’une approche type PCPA en s’appuyant, notamment, sur l’expérience et les acquis de FAJR et du JPA, qui sont des passerelles conduisant à la mise en place d’un PCPA. Ce projet se donnait pour objectif de créer aux échelles nationales et internationales (ressortissants et partenaires de coopération en France-Europe) les conditions pour l’apprentissage d’un dialogue construit et fructueux entre les OSC de jeunesse, les autorités et institutions locales, régionales et nationales en vue de permettre à la jeunesse mauritanienne d’être pleinement actrice de la vie publique et de mener des projets de développement au niveau local.

GDC a promu sur deux territoires décentralisés en Mauritanie (Gorgol et Nouakchott) et sur l’espace France / Europe, la mise en place de dispositifs de concertation et de dialogue pluri acteurs fléchés sur les enjeux et défis que connait la jeunesse sur chacun de ces territoires. La démarche de structuration de noyaux fédérateurs régionaux a permis aux OSC impliquées d’élargir leur vision et stratégie. Les principales conclusions de GDC montrent que le projet créé un environnement favorable à l’expression libre, au décloisonnement entre collectivités territoriales OSC et institutions. L’implication des pouvoirs publics (notamment Ministère de la Culture, Jeunesse et Sport et du CDHAHRSC) aux cadres de concertation illustre la volonté de poursuivre le dialogue avec les OSC autour d’une thématique centrale : la jeunesse. GDC a confirmé la grande volonté d’engagement des jeunes, surtout au niveau local, qui a contribué à l’émergence d’un « réveil citoyen » et à un intérêt pour de nombreuses OSC de se positionner. En effet, GDC a permis aux organisations de la société civile d’une rive à l’autre d’être conscientes qu’elles ne peuvent pas agir seules car les défis sont complexes.

3.      Les spécificités des programmes concerté pluri acteurs

Les PCPA sont des instruments financiers de la coopération française gérés par l’Agence Française de Développement (AFD). Ils ont été créés au début des années 2000 en réponse aux ambitions du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE) de promouvoir une gouvernance légitime dans les pays du Sud à travers une politique d’appui et de renforcement des sociétés civiles et de dialogue avec les Etats ici comme là-bas. Les PCPA naissent donc de l’idée que la concertation est un élément indispensable entre sociétés civiles et Etats pour mener à bien des politiques de développement et « construire un Etat de droit ».

Depuis les années 2000, sept PCPA ont vu le jour en Afrique et en Europe de l’Est. Tous sont basés sur un processus de renforcement de capacités et de dialogue entre les OSC, et des pouvoirs publics ici comme là-bas, voire des collectivités territoriales. En revanche, chaque PCPA trouve son originalité en fonction du contexte et des spécificités locales.

En général les PCPA comportent 3 phases distinctes :

  • La phase préalable/pilote (1 à 2 ans) : définition du référentiel commun des membres, identification des enjeux et d’une vision commune.
  • La phase de développement (6 à 9 ans) : déploiement de l’ensemble des actions, construction du plaidoyer et capitalisation.
  • La phase dite d’émancipation, de transition ou de sortie (2 à 3 ans en moyenne): pérennité des dynamiques créées.

La gouvernance des PCPA est spécifique et s’inspire du monde associatif. Elle implique nécessairement 4 instances : l’assemblée plénière, le comité de pilotage, la structure de coordination basée dans le pays et le chef de file.

Par ailleurs, l’ensemble des PCPA intègrent un volet « fonds d’appui » fonctionnant « en cascade » afin de soutenir les sociétés civiles via la formation/action et une logique « bottom-up ».

4.      Graines de Citoyenneté

Suite à une phase préparatoire de 41 mois permettant d’explorer les conditions de mises en œuvre d’un programme plus global d’appui à la société civile, de renforcement du dialogue entre OSC et pouvoirs publics en faveur de l’insertion intégrale de la jeunesse, deux programmes complémentaires ont vu le jour et seront mis en œuvre par le Grdr et ses partenaires : le programme concerté pluri-acteurs (PCPA) Graines de Citoyenneté soutenu par l’AFD regroupant près de 47 partenaires d’Europe et de Mauritanie  et ECOSOC (Emergence et Cohésion pour une Société Civile forte) soutenu par l’Union européenne en consortium avec Alianza por la Solidaridad (Alianza) et Ecodev.

Ces deux programmes étant complémentaires, ils donnent vie à un programme multi-bailleurs d’appui structurant en Mauritanie, engagé sur les questions de jeunesse, de renforcement de la société civile et de la contribution à un dialogue vertueux société civile/pouvoirs publics : Graines de citoyenneté. Les actions se dérouleront dans l’Assaba, le Gorgol, le Guidimakha, le Hodh El Chargui, Nouâdhibou.

Graines de Citoyenneté c’est l’expérience d’une gouvernance partagée et décentralisée pour une large communauté d’acteurs réunis autour de l’insertion intégrale des jeunes.

Graines de Citoyenneté prend comme point de départ les acquis de la phase préparatoire du programme. L’approche concertée pluri-acteurs repose sur un jeu à 6 entre société civile dans sa diversité (associations et syndicats), pouvoirs publics/Institutions et collectivités territoriales de Mauritanie et d’Europe. Pour concrétiser cette mobilisation, le programme a :

  • une entrée thématique déclinée autour de l’insertion intégrale de la jeunesse (insertion socioprofessionnelle et économique, autonomisation des jeunes femmes, citoyenneté et espace d’expression etc.) qui permettront d’engager des partenariats avec les autorités nationales.
  • des entrées territoriales à travers des noyaux fédérateurs régionaux qui permettront ainsi d’engager des collaborations avec les autorités locales, en parallèle du processus de décentralisation, sur les questions de démocratie participative.

 la volonté d’appuyer la montée en compétences des OSC notamment à travers la mise en commun d’un dispositif d’accompagnement technique et financier conséquent à destination des OSC mauritaniennes et des organisations de solidarité internationales issues de la migration (OSIM) en Europe menant des actions en Mauritanie. Egalement, Graine de Citoyenneté est un levier pour valoriser les métiers du secteur associatif, encourager le volontariat et faire l’exercice d’un système de démocratie partagée.

  • des espaces de paroles, d’échanges et d’intelligence collective permettant aux jeunes d’ici et là-bas de porter leurs voix sur les sujets qui les concernent, et d’élaborer une stratégie de plaidoyer en faveur des jeunesses mauritaniennes.

I.             Objectif de la prestation

Initiée dès la phase préparatoire avec la mise en place de groupes de travail thématiques, un dispositif de suivi-évaluation (DSE) orienté changement (AOC) sera mise en place au démarrage du programme.

Cette approche orientée changement (AOC) repartira de la vision des changements attendus par les membres et des conclusions de l’évaluation finale externe de la phase préparatoire Graines de Citoyenneté ayant permis de faire émerger les contours d’un dispositif de suivi-évaluation orienté changement.

Une évaluation externe du programme Graines de Citoyenneté viendra par la suite compléter cette démarche, afin de mesurer l’impact du programme mais également d’élaborer les contours d’une éventuelle seconde phase.

De manière spécifique, il est attendu du prestataire :

  • Proposer une méthodologie de mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation orienté changement adapté au programme Graines de Citoyenneté ;
  • Animer un processus collectif impliquant l’ensemble des territoires d’actions du programme sur les changements espérés par les membres du programme (à court, moyen et long termes) ;
  • Accompagner les parties prenantes dans l’identification des « chemins de changements ». Cette identification est différenciée selon les territoires et les types acteurs (institutions, bailleurs, OSC, double-espace, etc.). Une attention particulière est accordée aux thématiques de dynamiques partenariales, renforcement de la société civile, citoyenneté, insertion intégrale, modalités de dialogue politique, équilibre des relations de genre, etc ;
  • Accompagner les parties prenantes dans la définition des conditions nécessaires à l’atteinte de ces changements au terme des différentes temporalités ;
  • Concevoir, en concertation avec les parties prenantes du programme, un système de suivi efficient de ces changements (définition des indicateurs de changement, méthodologie et outils de collectes de données, moyens de traitement et d’analyse et supports et canaux de diffusion des résultats). Ce système permettra de représenter de manière visuelle et graphique changement, les principaux interlocuteurs des consultants seront les suivants :
    • La coordination nationale du programme et notamment la coordinatrice et la coordinatrice adjointe, ainsi que la chargée de mission double espace. Le/la chargé.e de mission capitalisation pourra également être un interlocuteur privilégié. Ces personnes sont chargées de la mise en place du DSE.
    • La commission Suivi-évaluation-capitalisation Graines de Citoyenneté: ses membres seront identifiés à travers la mise en place d’un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) restreint. La commission assurera le suivi et la mobilisation des membres dans le cadre de ce dispositif.
    • Le comité de pilotage. Il amendera et validera les différentes orientations et livrables produits.

I.             Calendrier et budget envisagé

La prestation se déroulera tout au long de cette première phase triennale du programme. Celle-ci devra alterner les temps de revue documentaire (ressources produites au cours de la phase préparatoire, et ressources produites durant le programme), d’entretiens avec l’équipe dédiée au programme et au DSE ainsi que des temps collectifs ou d’entretiens individuels avec les membres du programme. Les consultant.e.s devront également prévoir des temps d’échanges avec les partenaires financiers du programme ainsi qu’avec les institutions mauritaniennes, françaises et européennes.

Le budget

Le budget envisagé pour cette prestation ne pourra pas excéder 35 000 euros TTC. Il devra prendre en compte les coûts H/J, les frais de mission ainsi que tous les autres frais jugés nécessaires pour assurer l’accomplissement de cette prestation.

Les offres doivent être adressées avant le 7 juillet à 18h GMT à avec pour objet : « Candidature _ AOC Graines de Citoyenneté ».

mauritanie@grdr.org

Elles devront comprendre une offre technique comprenant :

  • Une note de présentation de l’équipe de consultants illustrant sa plus-value et son adéquation avec les attentes de la prestation, accompagnée des CV des experts mobilisés pour la mission avec les références de travaux similaire ;
  • Une note narrative de 4 à 6 pages décrivant sur les bases des indications des présents TDR le processus de construction et d’exploitation collégiale du DES orienté changement ;
  • Une proposition de planification de la méthode.

et une offre financière détaillant :

  • Les coûts unitaires Homme/Jour et nombre d’H/J ;
  • les frais de missions (déplacements, hébergement) associés aux différents temps envisagés dans le processus de construction et d’exploitation du dispositif ;
  • Tout autre frais annexes jugés nécessaires.

 

 

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