3 questions à… Kyaw Htwee, président du réseau d’aide juridique aux paysans

Pourquoi avez-vous créé ce réseau ?
La création de notre organisation découle d’un constat clair : les petit·e·s paysan·ne·s birman·e·s ne sont pas suffisamment sensibilisé·e·s aux enjeux de propriété foncière et sont vulnérables à la confiscation des terres. De plus, ces agriculteurs·rices ont peu d’opportunités d’étudier et de perfectionner leurs techniques agricoles ou d’envisager de développer leur exploitation. Les rendements faibles, le manque de bénéfices et de débouchés, ou encore la faible qualité des récoltes peuvent aussi les pousser à quitter leurs terres.
Peu d’organisations œuvrent dans le secteur agricole au Myanmar, alors que cette activité est un des moyens de subsistance principal dans l’État du Rakhine et dans le pays. Nous avons donc créé PLAN dans le but de limiter la pression foncière sur les agriculteurs·rices, mais également de renforcer leurs capacités en étendant leurs connaissances et compétences liées à l’agriculture. Nous cherchons également à développer les communautés rurales en soutenant la création de débouchés durables, notamment via la diffusion de connaissances en marketing agricole. Enfin, nous voulons soutenir la construction d’un réseau solide d’agriculteurs·rices qui puisse se battre pour les droits des paysan·ne·s.
Dans quelle mesure le partenariat avec le Gret a-t-il renforcé les capacités opérationnelles de votre organisation ?
Ce partenariat a permis d’améliorer les capacités de PLAN en termes de gestion du budget, de reporting, et d’administration. Nos équipes disposent désormais de plus de connaissances sur l’agroécologie, la sensibilisation à la nutrition et le maraîchage. Elles sont également en mesure de fournir un support technique fiable aux agriculteurs·rices pour la fabrication de bio-intrants ou encore la myciculture (ndlr : la culture des champignons comestibles).
Grâce au Gret, nos équipes se sont perfectionnées en matière de gestion et de coordination des ressources communautaires, de pédagogie, de gestion de projets, de veille et de suivi en lien avec les agriculteurs·rices.

Comment le projet NRSC contribue-t-il à améliorer les moyens d’existence et la résilience des populations vulnérables dans les États du Chin et du Rakhine ?
Le projet NRSC est très important pour les populations vulnérables visées par le projet, à Kyauktaw comme à Paletwa. Grâce aux formations proposées par le Gret et ses partenaires, les agriculteurs·rices sont sensibilisé·e·s aux bénéfices d’une agriculture durable. Ils comprennent que l’agroécologie permet de réduire les coûts de production, reconnaissent l’importance des semences paysannes et produisent désormais leurs propres intrants. Les agriculteurs·rices ont ainsi amélioré leurs compétences et connaissances liées à l’agroécologie, à la sensibilisation à la nutrition, à la culture de champignons et à la gestion des nuisibles et des maladies. Ils peuvent désormais partager et étendre leurs connaissances entre paysan·ne·s, ce qui bénéficie à la population dans son ensemble.
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* Le projet NRSC est mis en œuvre grâce au soutien financier de l’Union européenne (UE). Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité du Gret et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’UE.
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